• Chronik (21)

     

    (Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose, de faire survivre quelque chose ; arracher quelques bribes au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes. Perec) 

     

    (Clic ! Ouvrez la cage de mes images si vous voulez qu'elles prennent leur envol !)

     

    Chonik (21)

     

     Vendredi 08 avril 

        J'ai rêvé de ma mère. Et de façon étrange, comme cela m'arrive parfois (j'ai une fois rêvé d'un appartement que j'avais vu dans un autre rêve !) cela se rattachait, indirectement, à un autre, là encore. Il fallait en effet, la dernière fois, que je me hâte si je voulais arriver à temps. Là aussi, et pour cela je conduisais une voiture de façon dangereuse, sentant des accidents en cours, comme un virage rapide sur deux roues. Ma conduite (aux deux sens du terme) était in-sensée mais justifiée, puisque finalement, je parvenais à voir ma mère, que j'étreignis, même si elle pleurait.

        Mon réveil a été lent et assez poussif. Je m'en aperçois tout de suite quand je me lève : les articulations, les tendons, les ligaments un peu gourds, tout ça j'en ai l'habitude et le contact lent et développé, pieds nus, accrochée au sol, prenant appui sur lui avec bienfaisance et reconnaissance, l'équilibre de mon corps lourd et lent finit par se faire, mais là, c'est mon humeur qui était un peu engourdie, je le sens à ma lèvre qui fait la moue, à un léger rictus amer : une nouvelle journée de vie s'ouvre, et je vais devoir lutter pour la trouver accueillante.

        Pensées indécentes d'un petit moi étriqué face au monde. La souffrance immense d'autres empêche-t-elle son petit mal-être, passager ou non, à soi ? Le monde est une blessure ouverte. J'ai envie de fermer les yeux et d'arrêter de le voir, je ne me sens pas plus en état de le changer que de le supporter. Et je ne sais même plus si ce n'est pas si mal de ne plus penser. De ne plus regarder ailleurs. Je l'ai déjà pensé et écrit de nombreuses fois ici y compris : faire du mieux qu'on peut dans son carré immédiat, que l'herbe du pré d'à côté soit plus verte ou sa terre plus stérile. Autour de soi, déjà, faire ce qu'on peut. C'est beaucoup, il me semble. Je suis fatiguée du Mal. Fatiguée des tristesses. Fatiguée.

     

      ... (belle) chanson blues ...

         La liberté, c'est de ne pas savoir où l'on va et de pouvoir y aller. J'ai entendu ça et ça m'a fait sourire comme une pensée mi-philosophique et mi-propos de comptoir. Aucune définition de la liberté n'est bonne, et chacune contient sa part d'amertume  et de paradoxe, comme celle qui dit que la liberté, c'est dans la tête. Oui. Non. Allez dire ça aux prisonniers. Dans leur tête ou derrière des murs d'enfermement quand ils sont innocents.

     

    Samedi 09 avril

        Ils m'agacent sérieusement les susceptibles de l'orthographe. Je ne comprends pas. Ce matin au marché je m'arrête au stand pizza : j'ai envie de tenter la végétarienne. Je fais remarquer qu'artichaud s'écrit artichaut : je le dis sur le ton de la blague gentille en ajoutant que c'est pas grave. Au lieu de dire "ah bon, je corrigerai, je ne savais pas" un des deux types prend tout de suite la mouche :
    - Si je savais bien écrire, j'aurais fait journaliste, pas pizza.
    Son ton est dur. Il m'en veut terriblement.
    Je bredouille, éberluée, un : Je ne vois pas le rapport ! Mais je pourrais lui dire n'importe quoi, il le prendrait mal. Le deuxième pizzaiolo a l'air gêné de la réaction de son collègue.
    Pas la peine d'insister. De toute façon je décommande la pizza quand on me dit qu'il y a une heure d'attente. Je n'y mettrai plus les pieds. J'ai été aimable et n'ai rien dit qui me voue aux gémonies. Pas de quoi se sentir humilié quand on vous fait une remarque sans agressivité ! J'agis malheureusement avec les autres comme j'aimerais qu'on agisse avec moi et je suis reconnaissante et sans orgueil mal placé quand on me fait remarquer mes erreurs, ça me permet de les corriger. Pire, c'est lui-même qu'il dénigre en parlant ainsi, sous-entendant que pizzaiolo est un métier dans lequel ... dans lequel quoi ? On n'a pas besoin de quoi ? C'est triste, il n'a rien compris. La langue n'est pas ou ne devrait pas être considérée, par qui que ce soit, comme une question de classe (d'individus) car c'est, sous-jacent, ce qu'il laisse entendre, qu'il n'est pas de même strate que d'autres ! C'est certes une question de classe (d'école) mais s'il savait ce qu'on peut lire aujourd'hui dans des copies d'étudiants !!! Sa conception m'étonne, et à y bien réfléchir, m'encolère.
    J'ai déjà vécu une drôle d'anecdote quand la boulangerie de mon quartier faisait aussi traiteur : les fautes abondaient (un jour, riz de veau pour ris de veau ...) et à la remarque polie que je lui fis que c'était quand même mieux pour eux que les étiquettes soient sans erreur, la vendeuse me répondit (ce n'était pas de l'humour ni de la moquerie, elle le pensait vraiment) : Ah ! vous êtes prof ! Comme si la langue n'était pas quelque chose à soi, mais à "ceux qui savent" (?) Mais qui savent quoi ? (D'ailleurs quand on se moque de quelqu'un qui fait une remarque, on le traite de prof ou d'instit comme si c'était une insulte.) J'en suis restée moi à ce sentiment terriblement rétrograde, apparemment, que l'école étant obligatoire, on y apprend (y apprenait ?) les rudiments de la langue (lire, écrire, compter étaient alors les trois objectifs !) et on savait au moins mettre un -s à un pluriel et reconnaître un passé simple. Je m'arrête sur ce sujet aujourd'hui, regrettant amèrement le décalage des élèves  qui quittaient l'école avec en poche un solide certificat d'études et celui d'un bachelier, voire d'un étudiant aujourd'hui (s'y ajoutent le manque de curiosité sinon pour la bible merdique des réseaux électroniques). Encore une chose : je ne dis pas que l'école de mon temps était sans défaut, loin de là, mais même alors un peu rigide, pour ce que j'en ai connu, et développant peu la personnalité au départ, elle fournissait un bagage de connaissances qui permettait de voyager ensuite par soi-même. Du moment qu'on a les outils dans sa besace, et l'impulsion originelle, l'horizon est visible.

    Bon, pour tempérer un peu la démonstration de ma fièvre revendicatrice, j'avoue avoir souri devant une autre faute, mignonne, quelques instants plus tôt ...

     

    Chonik (21)

     

    Dimanche 10 avril

        Regardé hier le Molière de Mnouchkine. Je l'avais vu à sa sortie et je n'en avais guère de souvenirs, sinon sa bouille enfant, la figure du comédien l'incarnant, Caubère, et la fin que je me rappelais longue, grand-guignolesque, avec ces images répétitives d'un mouvement qui trépigne, et les flots de sang de l'homme en train de mourir. Bien que le film dure quatre heures, je n'ai pas eu d'impatience en le regardant, même si je pense quand même qu'il y a des longueurs. Une fois cela dit, je suis à la fois perplexe et agacée, et j'aimerais bien le revoir avec quelqu'un qui s'y connaît en Molière et en histoire de France ! Car tant de choses me dérangent dans ce film. Il suppose qu'on en sache beaucoup, par ses ellipses constantes dans la vie de l'auteur, par le pourquoi du comment ? Par des gros détails qui me laissent pantoise comme le carnaval du début, infiniment riche en décors, costumes, masques luxueux ! Plausible ? Un film est une fiction, et on peut en faire un paysage foisonnant (et à mes yeux surréaliste) soit ! Mais je crois que je m'attends, dans une œuvre traitant de la vie de quelqu'un, à ce que, si elle ne relate pas la vérité (je sais bien comme c'est difficile !) et qu'on veut en rendre l'esprit, l'œuvre se devrait d'être crédible, et j'ai du mal, , à la prendre comme telle. C'est pour moi une fresque sur la réalisatrice, pas sur Jean-Baptiste Poquelin. Sans compter, du coup, à mon sens, le manque de pédagogie de la chose. Et même ce roi, décalé dans la conception qu'elle en montre, et si différent, dans l'image qu'on s'en imagine, à travers tous les films et les livres qu'on peut lire sur lui. Dérangeant tout ça. Euh ... et un peu négatif, tout mon post, hmmm ?!

     

    Chonik (21)


        Et encore n'ai-je pas  encore parlé de ce jour comme votatoire. Hier en passant près de la file des tronches présidentiables, où une affiche vierge de Zemmour avait remplacé celle à l'ancienne où quelqu'un avait dessiné une moustachette hitlérienne convenue, j'ai été étonnée que soit restée en place celle de Macron, le visage rageusement barbouillé de caca de chien. La soirée risque d'être pleine d'aléas. Je ne dirai rien d'autre de ce vote sinon que je suis en rage (encore) contre cette manie des sondages. Faux ou vrais, détournés ou pas, ils devraient être interdits : ils ajoutent encore plus de parasitage et de confusion, de scories maléfiques, aux médias manipulantes et à ce que je considère comme de la fumisterie ambiante !
    Cette page me semble bien être celle de la perplexité, voire du dégoût, en certaines de ses lignes.

     

    *

        Bon, un petit dièse à ce que j'écrivais tout à l'heure, car passe aussi en ce moment un film, un autre, documentaire, "Molière et le jeune roi" qui met en lumière quelques éléments. Mais pas assez pour satisfaire ma curiosité.

     *


         Les résultats sont tombés : au deuxième tour, ce sera Macron/Le Pen ... ça craint ! En fait je crois que je suis désespérée ...

     

     

    Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font
    Je ne trouve partout que lâche flatterie
    Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie.
    (Molière, Le Misanthrope)

        Les deux semaines à venir vont sceller la réunion des chacals rampants, des alliances improbables et contre-nature, des faux-fuyants, des retournements de vestes, des bas instincts flamboyants, des promesses au vent ...

     

     Lundi 11 avril

       Ah, le corps ! Ça faisait longtemps ... acidité gastrique depuis ce matin ... pourquoi est-ce que je sais pertinemment que c'est à cause des résultats d'hier soir, même si je me suis bien gardée de regarder tout débat après ce douloureux évènement ? Shit ! Chiet !

     

    Chonik (21)

     

    Mardi 12 avril

     

    Chonik (21)

     

       
        Passé le premier chant levé de l'oiseau à qui je rends hommage comme rendent hommage les yogis au soleil qui se lève, je garde les yeux fermés un temps, concentrée aux images que vécut ma nuit. Je me souviens de plusieurs lieux : Marseille, Arles, Nancy, Fagnières où je me trouvai successivement, téléportée aussi légèrement qu'une plume, moins les distances, moins le vertige. Je me rappelle l'errance en chemin inconnu dans la ville, l'angoisse refusée un peu de ce que j'avais bien pu faire de mon bébé oublié, mais où ? chez moi ? et c'est où, chez moi ? Je me rappelle une tentative de séduction intellectuelle auprès d'un homme qui ne voyait rien, d'un livre d'art somptueux avec des dessins et des illustrations rappelant la patte d'un Rodin, sur du papier à la fois légèrement décati, luxueux, dans les tons beige et rose, fils, filigranes, qui curieusement m'évoquent le papyrus.
    Si j'avais suivi une thérapie, j'aurais aimé que celle-ci se fît à l'aune de mes voyages immobiles nocturnes.

    *

        Ce n'est (plus) jamais avec plaisir mais j'ai repris le métro. Il fallait bien, pour aller chez un dentiste auquel je suis fidèle depuis mon avant-dernier logement et qui se trouve de plus en plus loin. Lequel avait une drôle de tête et me raconta succinctement, à ma demande, qu'il venait de vivre une urgence difficile et gore, avec du sang hémorragique partout, une suture difficile et les nerfs à vif, bien que sous contrôle après trente-cinq années de pratique. Sûr que l'empreinte qu'il a prise dans ma bouche exsangue a dû lui être une bienheureuse récréation après la violente tempête écarlate !
    Oui, le métro, donc. Je grrr toujours un peu contre les sans masque qui s'imaginent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes au pays des gestes barrières, je grrr intérieurement, me contentant de m'en éloigner, d'autres que moi, comme moi, se sont déjà fait insulter avec des remarques même polies et je ne vais pas m'user la santé à faire la police. Les jeunes, qui plus est, se croient à l'abri de tout ; parler seule ne me dérange pas, parler à des murs recouverts d'ortie, finito. On me traiterait déjà volontiers de donneuse de leçons en orthographe, je ne vais pas distendre ! Sinon, j'ai pu renouer temporairement avec une vieille habitude : les usagers en général, mais surtout les endormis, et plus rare mais encore plus agréable : les lecteurs ; j'en ai vus au moins trois. Trois ! Je ne me compte pas, de toute façon je ne lisais pas vraiment, je révisais l'acte IV.

    Quelque important que soit ce qu'il faut que je lise
    Apprenez, mon ami, que c'est une sottise
    De se venir jeter au milieu d'un discours
    Et qu'aux gens d'un logis il faut avoir recours
    Afin de s'introduire en valet qui sait vivre.

    Chonik (21)

     

    Chonik (21)

     

    Chonik (21)

     

     

    Mercredi 13 avril

     

    Chonik (21)

     

        La nuit. Une ville inconnue. Des gares. Des trains impatients. Mes vies parallèles. L'inconnu.

    Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir.
    Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
    Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.

    L'eau des bois se perdait sur des sables vierges ...

    (Rimbaud)

    Et puis, dans une autre saison du rêve, une feuille de papier blanc, avec, inscrit :  cœur 5   . Les songes, un des mystères de nos vies. Est-ce qu'on peut tout seuls démêler nos petites pelotes intérieures symboliques ?

     

     

     

    Jeudi 14 avril

        Trois hommes en  noir sont rapidement passés derrière moi et j'ai à peine senti leur présence qu'une balle se logeait en mon rein gauche. Dans mon rêve, je voyais ce trou, noir, mais je n'avais pas le temps d'avoir peur ni de souffrir. Ni de mourir d'ailleurs, car c'était un leurre et on tournait un film ... bien sûr, le décor était d'une ville inconnue, d'appartements étranges et aux escaliers tortueux etc ... la nuit, je côtoie toujours les mêmes chimères.

    Dans la réalité, les balles sifflent ou les gens meurent sans même les balles ; tous les moyens sont bons pour tuer les gens en nombre, en rafales. Le silence des morts est une chape de plomb. le monde s'engloutit peu à peu dans de monstrueuses ténèbres.
    J'imagine tout cela, je ne regarde plus rien.

     

    Chonik (21)

     

    Dans la réalité, les ceusses qui se mêlent de faire de la politique s'envoient des haines, des mensonges, des fausses caresses et des fausses infos à la gueule. Un pour tous et tous pourris, comme disait l'autre. Dans quelques années, on s'entre-tuera tous, je ne serai plus là pour le voir mais ça me fait mal quand même, cette dégénérescence de la civilisation, cette fin de race (humaine). Les pauvres humains qui après nous vivez, se battront comme les robots de chair des gangs, sans autre raison que de faire partie d'un groupe à l'encontre d'un autre, et les vengeances seront perpétuelles.
    J'imagine tout cela, je n'écoute plus rien.

     

    The victim down

     

    Vendredi 15 avril

        Aujourd'hui c'est la st Paterne, le jour de son anniversaire. Feu le pater aurait eu quatre-vingt douze ans. Et mes souvenirs, dix-sept ans après sa mort, ne sont toujours pas vraiment apaisés de l'amertume conservée ancrée à nos heurts rigides. Et pour ça, je m'en veux autant que je lui en voulus.

     *

        Je n'ai que peu lu le journal d'écrivains -un peu Jules Renard, je ne me souviens plus d'autres- et je suis toujours un peu perplexe sur ce style d'écriture dont on ne sait jamais quand commence l'exhib et l'auto-contentement et s'il faut en faire fi ou non en écrivant ce qu'on a envie d'écrire, , et qu'après tout personne n'est obligé de lire. Qu'est-ce qui est important dans l'écriture ? Et pour soi ? Et pour les autres ? Je me garderai bien d'essayer de répondre à cette plus qu'épineuse question, labyrinthique, spiraliforme et abyssale. Je laisse ça aux intellos de salon. Quand j'écris moi, j'avoue ne sentir absolument pas si, ou quand, je livre des pensées futiles, ridicules ou trop intimes. J'écris comme ça me vient, comme si je parlais toute seule. Et encore n'en suis-je pas sûre, puisque même si c'est par peu de personnes, et qu'a priori elles ne me sont pas hostiles, elles ne m'en voudront pas, celles qui me lisent. D'ailleurs si elles me critiquaient, sur le fond comme sur la forme, jamais je ne leur en voudrais, et je serai prête à discourir (en intello de salon ?) Je repense à une anecdote : quelqu'un un jour m'a cité un extrait du journal de Gide : "Ce jour, mangé deux œufs, dont un mollet". Nous nous sommes esclaffés et avons dénigré la phrase du bonhomme.  

     

    Chonik (21)

     

    Je pensais à cette phrase de l'écrivain et à ses remarques inutilement dînatoires quand je pris en photo hier un saladier et des feuilles de pissenlits : enfin ! mon saladier, décoré desdits, prenait sa fonction idoine et ça me fit sourire. Souvent l'image chez moi se marie aux mots et c'est pourquoi j'avais, à tout hasard, pris cette photo. Allais-je en parler, allais-je montrer un truc aussi ridicule ? Je le fais, puisque j'en parle. Et façon l'instagram que pourtant je critique, genre bol de céréales du petit déjeuner, je conjuguerai avec les pissenlits jaunes en photo.
    Oui, jaunes, et différents de ceux, verts et crénelés isocèles, qu'on ramassait dans les champs, parents enfants, pour en faire des salades dont j'ai oublié le  goût. Je me rappelle une de ces cueillettes qui fut effroyable, et dont les images, dispersées, floues et elliptiques, ne dessinent dans mon souvenir que les lignes d'un vague puzzle à pièces manquantes qui accentuent les trous du tableau. On cueille des pissenlits dans un champ. Je sens la fraîcheur, crépusculaire. Mon père. Le couteau qui ripe. Dans son pied, encoche vive près de la petite bosse. Du sang. Trop. Du ralenti. De la lenteur. Du silence. Des cris. Blanc. On oublie tant des souvenirs qui nous font mal. Pas tous malheureusement. Mon père était seul à conduire, est-on rentrés ainsi, avec sa blessure qui pissait le sang ? Je ne sais plus. Ne surnage en moi que cette blessure ouverte, cette béance, cette peur, et une atmosphère dramatique pour l'enfant que j'étais alors.

     

    Chonik (21)

     

    « InterludeHommage »

  • Commentaires

    1
    Samedi 16 Avril 2022 à 07:27

    je me souviens à te lire de ces réunions-débats que nous partagions entre jeunes alors, mille fois, nous refaisions le monde, toujours critiques et créatifs ... je crois que nous avons raté sur toute la ligne, à voir le résultat ...si déprimant ...

    joyeuse fête pascale quand-même !

    amitié .

      • Samedi 16 Avril 2022 à 08:51

        J'espère ne pas être trop prolixe, ce qui à la longue pourrait être désagréable ;-)
        Le monde a toujours été à réinventer ... il craint beaucoup je trouve, maintenant ... y sommes-nous vraiment pour quelque chose ? ... ne nous accablons pas davantage, nous y avons cru ...
        Merci et bonnes fêtes à toi aussi.
        Amitié.

    2
    Samedi 16 Avril 2022 à 09:37

    Certains    rêves  laissent   un   drôle    de   goût   dans   la     bouche,   et   on   se   sent    nauséeux !

    Je   me    souviens   d'un    certain   Zeitnot   qui   m'  avait    fait   un  caca nerveux   parce    que   j'  avais    écrit     bas,   au    lieu   de   bât,     par   inattention,    mais   je   n'avais   pas   pris   la   peine    de lui   dire.

    ça   m'   apprendra   à    me   relire !

    En   ce   moment,    je   pense  à     un  certain     joueur    de    flute    qui    devait    emmener  les   rats   hors    de  la    ville,    mais   je    devrais  plutôt    parler    de   pipeau !

    Le  soleil     va    accompagner   la   plus   grande   des    fêtes    chrétiennes,    la   résurrection   du   Christ   avec    son    message    d'  espoir !

     Bon    on    peut    dire    qu'aucun     chrétien      n'en   profitera   pour  tuer    quelques   mécréants

     Bonne    fin   de  semaine

     Amitié

     

      • Samedi 16 Avril 2022 à 10:19

        Merci pour ce commentaire et quelques points en écho de ma très longue page du jour. Les rêves ... la langue ... la politique ... la religion ... j'ai parlé de religion ? Non, mais elle est encore présente à certaines dates, et ces jours en sont. Je ne crois pas que je dirai quelque chose de Pâques cette année, mais je vais retourner voir ce que j'ai bien pu en écrire et montrer les années précédentes, tiens ! Je reviens ...

                                                     un temps ...

        J'ai,  dans "Rechercher", tapé "pâques" et voici dans l'ordre ce que j'ai trouvé en rapport plus ou moins direct ... (un moyen de suppléer à ma quasi-certaine absence sur le sujet dans les deux jours à venir ...) :
        http://loeildukrop.eklablog.com/paques-a129849390
        http://loeildukrop.eklablog.com/paques-floues-a184828016
        http://loeildukrop.eklablog.com/la-pin-a207314346
        http://loeildukrop.eklablog.com/lundi-de-paques-a207314482
        http://loeildukrop.eklablog.com/avec-le-temps-17-a80963260
        http://loeildukrop.eklablog.com/resurrinsurrection-a125501812
        http://loeildukrop.eklablog.com/avec-le-temps-32-a107572656
        http://loeildukrop.eklablog.com/avec-les-temps-4-a115272722
        http://loeildukrop.eklablog.com/tout-en-un-a140719026
        ... ouais   drôle d'inventaire ! :-D


        Bonne journée et bonnes fêtes pascales !

      • Dimanche 17 Avril 2022 à 07:31

        Merci  pour    la  rétro !

        en   ce  qui    me  concerne, un  père    qui   avait   failli être   prêtre,  institution  religieuse    etc !!

         En   fin   de    compte,  je    pense     impossible   l' univers    sans   un  créateur,   ce    que  reconnaissent    de   plus en    plus    de  savants,  mais   j'ai    comment    dire,    une  sorte    de   détestation     de   l'  église !

         J'  abhorre  la     hiérarchie,   et   j'  ai   du   mal   à   comprendre  que  ceux    qui     devraient    avoir    consacré   leur    vie   à  Dieu,    puissent   se  montrer   aussi    pécheurs !

        Heureux    les  humbles    et   les   pauvres    disait   le  Christ !!

         Passe   un   bon  dimanche

      • Dimanche 17 Avril 2022 à 10:25

        Je ne crois pas en un "dieu" mais ça me gêne de ne pas penser, ou imaginer, que tout ne fonctionne pas par un jeu logique qui ait un sens pour nous caché, une sorte d'engrenage de sens dont nous sommes de si petits rouages qu'il nous est impossible d'en deviner la machine dans son entier. Sinon à quoi bon ? De toute façon, si la religion servait et à ne pas avoir peur de la mort et à être bon, on ne peut que la louer, mais c'est tellement loin d'être le cas que c'est devenu, en tt k pour la religion terroriste, le contraire. J'ai beaucoup critiqué, athée, le catholicisme, mais maintenant il me fait presque pitié ! Au moins pour les personnes qui se comportent avec la charité humaine qu'il sied d'avoir !
        Bon, on ne décide pas de croire ou non, croire, c'est recevoir la grâce ; ce n'est pas mon cas.
        Merci d'être repassé. Bon dimanche !

    3
    Samedi 16 Avril 2022 à 10:07

    Très bonnes fêtes Pascales

    A bientôt

      • Samedi 16 Avril 2022 à 13:41

        Merci. De même et à bientôt.

    4
    Samedi 16 Avril 2022 à 18:15

    Je crois qu'on ne peut vivre heureux que dans un monde heureux et donc pour avoir un peu de bonheur il faut se limiter à une petite sphère.

    Et pareillement si on aime vivre dans dans un environnement agréable on entretient sa maison en espérant que les voisins en fassent autant et la rue et le village et le pays ... et on se désespère du gâchis écologique et on en revient à sa bulle.

      • Samedi 16 Avril 2022 à 18:54

        Sages paroles ! Merci à toi.
        Bonne soirée !

    5
    Samedi 16 Avril 2022 à 19:53
    zalandeau

    Par expérience, j'évite de faire des remarques sur l'orthographe des gens peu éduqués... Car je sais que cela peut presque à coup sûr, les vexer... par contre, pour les gens qui sont cultivés, je n'aurais pas cette pudeur... Je fais moi-même beaucoup de fautes d'inattention, ou de frappe, que je découvre parfois longtemps après avoir écrit et que je corrige alors quand il s'agit d'écriture cybernétique... (Je ne relis jamais ce que j'écris, au moment où je valide)... C'est pourquoi je ne me formalise pas quand on me signale une faute d'orthographe ou de grammaire...

    Et oui, les gens de peu ont leur fierté et c'est normal, c'est le peu qu'ils ont et qui leur reste, alors j'évite de les reprendre sur ces détails de pure convenance...

    Souvenir du père quand j'avais à peu près 16 ans :... Quand mon père est tombé dans les pommes par terre après le repas de midi... La peur de ma mère de mon frère, de ma sœur et de moi-même... On criait "Papa", on avait peur qu'il soit mort... On ne peut oublier...

    Très bonne soirée

      • Samedi 16 Avril 2022 à 20:28

        Je trouve parfois la fierté mal placée mais bon, ne revenons pas là dessus.
        Quand on est enfant et qu'il arrive quelque chose à nos parents, normal qu'on soit choqués.
        Merci.
        Bonne soirée

    6
    Dimanche 17 Avril 2022 à 08:24

    la liberté c'est de pouvoir faire les choix qui nous rendent heureux. dans la vie quotidienne... Le Pen au pouvoir, ce serait la honte , enfin juste mon avis partagé heureusement avec tant d'autres. Quant à l'orthographe, je souris mais ne dis rien..

    bon dimanche

    j'oubliais, j'adore la dernière photo

      • Dimanche 17 Avril 2022 à 10:30

        On peut toujours retourner les citations générales : et si ce qui rend heureux (mais définition de "heureux", certes !) c'est de tuer des gens, leur faire du mal ? Je comprends que ce n'est pas ce qui était dit dans cette phrase.
        Pour l'orthographe, j'essaie de tempérer mes ardeurs négatives mais j'ai du mal, c'est presque physique.
        Cette dernière photo, prise du train, est celle d'un champ pas très loin du village où j'ai grandi. Si ça se trouve, pas loin non plus de celui où s'est passée la scène "aux pissenlits" que je raconte.
        Merci et bon dimanche !

    7
    Dimanche 17 Avril 2022 à 11:19
    daniel

    Les temps actuels sont difficiles.....L'ambiance est lourde, grisâtre, poisseuse. La politique est devenue du marketing. A nous de ne pas nous laisser imbiber par cette lourde morosité.

      • Dimanche 17 Avril 2022 à 11:32

        Difficile mais on lutte, il le faut, tu as raison.
        Bon dimanche !

    8
    Dimanche 17 Avril 2022 à 17:36

    Eh bien... C'est dense, et c'est assez sombre. Je disais il y a peu que tu ne t'habituais pas à avoir été lancée dans ce bain d'aiguilles qu'est la vie, voici une Chronik dont le moins que je puisse dire est qu'elle n'infirme pas mes ressentis... 

    La précision des souvenirs que tu as de tes rêves continuent à m'ébahir. Mais ceux que tu contes là semblent le reflet de pas mal d'anxiété? Je sais je sais c'est de la psy de comptoir sarcastic

    Pour ce qui est de l'orthographe, tu me rappelles ma prof de français de seconde, qui tempêtait à propos des "bacheliers avec un grand B" (sic) rendant des dissertations avec 15 fautes par page, il y a plusieurs décennies de ça! Comme quoi le problème n'a rien de nouveau. Pour ma part j'ai tendance à l'indulgence dans ce domaine (d'autant que mon étourderie m'amène à pléthore de fautes, merci la relecture), sauf si je sais avoir affaire à quelqu'un de pédant, ou méchant, ou condescendant, ou méprisant, ou tout ça à la fois yes. Mais dans le doute, je m'abstiens de la moindre remarque, j'ai vu trop de gens galérer avec l'apprentissage de la lecture et surtout j'en ai trop vus être humiliés quotidiennement par leurs enseignants pour savoir que ce sont des blessures qui restent à vie. 

    Bon, Molière et Caubère, j'en garde le souvenir d'une belle incarnation, et d'un film qui m'a embarquée. Et puis Molière, quoi! 

    Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur, on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur.

    Je crois que c'est à ça que tu t'attaches, que tu évoques tes "pelotes" intimes, tes colères, tes fatigues, les anecdotes qui te reviennent à certaines évocations... C'est bouleversant parce que c'est sincère, sans fioriture mais pas sans pudeur. Bouleversant, et passionnant.

    Je t'embrasse très doux ♥♥♥

     

      • Lundi 18 Avril 2022 à 12:12

        Ouais, j'écris de moins en moins succinctement. Le journal est un exercice différent. Peut-être reviendrai-je de temps à autre à la minéralité de la grève, plutôt qu'aux galets. Je vogue selon mes courants propres.
        Je me rends bien compte que je suis excessive, parfois, avec la question de l'orthographe. Et je comprends ta façon de réagir à toi. Mais là encore je réagis en fonction de mon vécu et de ma perception intime, profonde. Je peux comprendre l'humiliation de certains, oui, peut-être, mais en face de ça je vois aussi la paresse, la revendication mal placée, le je-m'en-foutisme, l'irrespect. Et je repense à ma mère, parachutée en France à sept ans et demi sans connaître un mot de français et qui écrivait sans faire beaucoup de fautes, dont par ailleurs elle avait honte, bien qu'on la rassurât sans cesse sur le sujet. Elle était allée très peu à l'école pourtant. Tout cela marque, et oui on va encore penser que bien des choses que je défends ou combats sont liées à mon passé ; oui, et je crois qu'il est trop tard pour complètement faire évoluer ça. Je me souviens que quand on faisait nos devoirs, parfois la mère jetait un œil en souriant. Elle disait : "J'aime bien vous voir écrire, j'aime bien quand on écrit" ... rétrospectivement, je trouve ça si attendrissant. Ils disaient aussi, nos deux parents, l'importance de bien travailler à l'école. Nous ne l'avons pas fait pour eux, nous aimions ça, l'école, mais ils ont tout fait pour qu'on puisse le faire, et ils furent, ensuite, fiers de nous ; mon cœur les remercie à l'infini, même si c'est trop tard pour qu'ils le sachent. Pardon pour celle loghorrhée ! ... graphorhée plutôt ...

        Oui, Molière ... c'est sûr ! :-)

        Sincère, oui, sans aucun doute. Mais si un jour la pudeur n'y est plus, je t'en prie, dis-le moi, je n'aimerais pas du tout que ce soit le cas (car parfois je me demande si je ne le suis pas, impudique) ... impossible d'avoir du recul avec soi et son propre style.

        Merci pour ...

        Je t'embrasse.

    9
    Patrick
    Dimanche 17 Avril 2022 à 18:49

    J'ai suivi ton périple Oléronnais et la suite , mais  très occupé dans du bricolage , je n'ai pas pris le temps de mettre mon petit baratin habituel.

    La période des élections me perturbe aussi un brin, et me fout souvent en colère , beaucoup. Que d'agitation ! que de gesticulations ! et de course au "bon mot". Désespérant spectacle , à force d'hypocrisie , de mensonges et de naïveté. Avec le Temps ( va , tout s'en va ... ) je suis désormais persuadé que quoi qu'ils en disent TOUS et quels que soient leurs programme , on oublie trop facilement qu'une fois au pouvoir , l' Homme redevient un Homme, avec parfois quelques qualités , mais surtout avec ses bassesses , voire ses turpitudes. Croire à une quelconque honnêteté d'un politique , est presque insultant pour l'espèce humaine , tant c'est la nier, que d'imaginer qu'il puisse en être autrement . Je force le trait, mais à peine, et même si ça n'engage que moi, je crois profondément  à ce regard sur La Chose Politique. Je note tout de mêmeaussi, et j'en suis effaré, que E. Macron présente un programme qui est un programme de succession à un Président qui aurait loupé son quinquennat, tant il nous promet de s'occuper vite et ardemment de problemes "majeurs " .... que ne l'a-t-il fait entre 2017 et la pandémie ? Quant à l'hypocrisie consistant à déverser des flots et des tonnes de haine sur MLP, qui aura le courage de rendre son parti hors la loi, puisqu'il véhicule autant de haine ( on y revient ) et de divisions? c'est oublier que la Blonde , et son Père avant elle, ont cette utilité majeure de repoussoir , d'épouvantail qu'ils agitent  pour faire voter pour l'Autre. Cela , sans doute à juste titre, mais dans ce cas , n’oublions jamais qu'avant que Mitterrand n'introduise une dose de proportionnelle  aux Législatives ,  papa LePen n'avait aucune représentativité politique ni aucune  existence parlementaire . Tonton Mitterrand l'a joué vraiment très habilement en laissant ce parti se développer, et ses idées avec , pour s'en servir de repoussoir, et on a ainsi eu 3 présidents ( car Manu 1er va repasser ) élus par rejet de ce parti depuis 2002.

    Habile , non ?

     

      • Lundi 18 Avril 2022 à 11:56

        Il me manquait, ton "baratin", alors merci pour ce commentaire aujourd'hui. Orienté politique.
        (Hé tous, je mets de la musique et des photos aussi, j'espère que vous le remarquez, et que parfois vous écoutez et découvrez).
        Ton analyse est fine et judicieuse !
        Bonne journée !
        Bises.

    10
    Dimanche 17 Avril 2022 à 20:04

    J'avoue que cela m'irrite un peu quand je vois des fôtes dans des livres de bibliothèque (traduction) mais pas du tout quand je lis un blog, les mots venant du coeur.

    Pas de grand choix pour les élections mais impossible pour moi de voter une "extrême" qui semble se refaire une virginité pour mieux passer cette fois.

    Bises du soir

    Mireille du sablon

      • Lundi 18 Avril 2022 à 11:53

        Je dois être un peu trop irritée moi, mais même en m'amendant, j'ai du mal avec ça (l'orthographe), dans beaucoup trop de circonstances.
        C'est rien de dire qu'il n'y a pas grand choix, il n'y a à mon avis pas de choix du tout, et pour moi le roitelet l'est, extrême, dans bien des choses négatives. Ne sois pas inquiète, celui pour qui tu en redemandes (ah, le vote par défaut qu'on nous force à sans cesse réitérer !) va rempiler, et on en a pour cinq autres années à supporter sa monarchie.
        Bises Mireille et merci.

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